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I Don’t Want To Sleep Alone

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 2.81/5

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9 critiques: 2.94/5



Tenebres83 4
Ghost Dog 3.25 Un film à part
Anel 2.5
Xavier Chanoine 1.5 La prétention d'un cinéma, sans intérêt.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Un film à part

Film après film, Tsai Ming-Liang affirme sa marque de fabrique, celle d’un auteur à la fois libre et cohérent dans son propos, qui ne fait aucune concession à qui que ce soit d’un point de vue formel ou narratif. Libre aussi au spectateur de faire l’effort de venir à lui, ou bien de s’en détourner furieusement, passablement énervé par la lenteur du film, par l’absence de dialogues, de musique et de scénario.

Pour ma part, j’apprécie vraiment de découvrir le dernier film de Tsai. J’ai bien sûr du mal à m’emballer totalement pour une œuvre si volontairement hermétique et dont il nous manque bien des codes pour la déchiffrer complètement (le matelas est par exemple un clin d’œil à un scandale politique qui a affecté le 1er ministre malais il y a quelques années, fallait le savoir…), mais je me sens devant ses films un peu en famille tant j’ai plaisir à retrouver les aventures de Lee Kang-Sheng, un personnage complètement ahuri, hors du temps, passif et soumis, qui ne décroche jamais un mot mais qui fait fondre d’envie tous les personnages qui l’entourent et qui sont en quête de sens, de sentiments. Dans I don’t want to sleep alone, qui marque le retour de Tsai dans son pays natal, la Malaisie, c’est un travailleur immigré bengladeshi, une patronne de bar et l’inévitable Chen Shang-Chyi qui gravitent autour de Lee alors qu’il ne parvient pas à se remettre d’une agression qui l’a clouée au lit.

D’une beauté formelle impressionnante, plongée dans un silence épais, l’œuvre de Tsai se vit comme un poème désenchanté sur les dommages collatéraux de l’expansion économique, comme un îlot de calme dans une vie trop speed, comme une recherche du bonheur à travers les choses simples de la vie, à commencer par la proximité humaine, la solidarité, le désir, thèmes magnifiés au travers d’un plan final saisissant où les 3 protagonistes dorment sur un matelas flottant sur l’eau. Définitivement auteur, définitivement hardcore dans ses choix artistiques, c’est un film qui ne laisse pas indifférent et auquel on repense souvent.



21 avril 2007
par Ghost Dog




La prétention d'un cinéma, sans intérêt.

Au risque de me faire lyncher par une partie de l'équipe, il n'y a pas à tortiller, IDWTSA est le genre de film monstrueusement pénible dont je pourrai me passer lors d'un festival. Pourtant, Tsai Ming-Liang, auteur du récent La Saveur de la pastèque s'était déjà forgé une réputation critique plutôt flatteuse, n'en déplaise à ses détracteurs. Dans un cadre à nouveau malade et d'une pauvreté consternante (certaines images sont difficiles), IDWTSA ne propose rien de plus qu'un quotidien (ou une parcelle de journée) filmé de manière "originale": record d'enchaînement de plans fixes d'une banalité confondante, recherche d'un style documentaire plat, filmage de discussions de bar, rien qui ne peut porter l'appellation de "cinéma". Tout est aléatoire, inintéressant, sauf si l'on apprécie de voir d'un oeil presque "voyeur" une bonne femme laver quotidiennement un légume, un type draguer une femme spécialisée dans les soins divers, ou un ouvrier s'occuper d'un sans-abri tabassé la veille et qui ne ressemble plus à rien.

Tsai Ming-Liang ou l'apothéose du contemplatif malsain et du propos sans intérêt. Certaines images sont acceptables, comme ce plan final où trois tourtereaux tapent une sieste bien méritée sur un matelas voguant sur l'eau, telle une feuille morte vers le néant. Le cinéaste de Et là-bas, quelle heure est-il? usurpe son étiquette de cinéaste culte. Mais quelle est même la définition de son IDWTSA? La manie hautaine de proposer du cinéma dit d'auteur avec un script tenant sur deux lignes? Des dialogues longuement et richement composés sur une page recto verso? La froideur et l'indifférence du traitement des personnages? L'enfer.



21 avril 2007
par Xavier Chanoine


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